Les traitements thermiques

 

Actuellement, presque tous les rubis et la majorité des saphirs produits sur le marché sont traités thermiquement. Seules les anciennes matières extraites il y a plusieurs dizaines, voire centaines d’années, et quelques rares exceptions ne nécessitant pas ce traitement peuvent être considérées comme des gemmes « naturelles ». De même, certaines pierres de qualité ont été préservées de ces traitements du fait de l’importance économique de leur origine (Cachemire, birman, Ceylan) afin que leurs inclusions caractéristiques, prouvant leur authenticité, ne soient pas altérées. Les saphirs de couleur intense (jaune, rose, orange…) sont également, pour la plupart, chauffés.

 

LES APPELLATIONS AUTORISEES

 

Le décret de 1968 exige que les termes « rubis », « saphir », ne puissent être employés seuls à la condition qu’ils n’aient subi d’autres interventions de l’homme que la taille et le polissage. (article 3) L’utilisation de cette terminologie pour les pierres chauffées est donc contraire à la loi. Le traitement thermique est un usage et une pratique professionnels qui, jusqu’à présent, n’ont pas suivi de façon stricte la loi. Les règles édictées par la C.B.J .O. n’exigent pas, en effet, que soit mentionné le traitement thermique sur les documents commerciaux. Actuellement, les professionnels français et étrangers s’appuient sur cette position. Je rappelle que 90% à 95% des corindons produits sur le marché sont chauffés et qu’à ma connaissance seuls quelques rares professionnels français le mentionnent sur leurs factures.

 

POUR CONCLURE…

 

La société de consommation exige de plus en plus une transparence dans l’information. C’est pourquoi il me semble important d’évoluer dans ce sens et d’informer nos clients des éventuels traitements thermiques. Il s’agit là d’une remise en cause des pratiques actuelles, mais ce problème est devenu une réelle nécessité pour une profession consciente et responsable. Le traitement thermique des corindons est utilisé depuis plusieurs siècles et c’est pour cela qu’il est considéré comme une pratique courante et même un usage traditionnel. Les premiers écrits sur ce sujet datent du XIe siècle. Il s’agissait de marchants arabes établis au Sri Lanka, qui traitaient les rubis par le feu pour en améliorer la couleur. Vers 1840, il est rapporté que les gemmes étaient chauffées pour obtenir une couleur plus agréable et une plus grande transparence. De même, en 1860, il est décrit la façon dont les Ceylanais enlevaient la nuance bleutée dans les rubis en les exposant à une forte source de chaleur. Plus tard, on découvrit que la coloration variait suivant les lieux d’origine.

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